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Militant de l’éco-emballage

Par Pierre-Etienne Caza

15 septembre 2008 à 0 h 09

Mis à jour le 17 avril 2015 à 15 h 04

La Société des alcools du Québec a annoncé récemment qu’à compter de janvier 2009, plus aucun sac de plastique à usage unique ne sera disponible aux comptoirs dans ses succursales. C’est le genre de nouvelle qui réjouit le professeur Sylvain Allard, de l’École de design, qui s’intéresse à la problématique de l’éco-emballage. «L’emballage est lié à presque tous nos gestes de consommation et représente 600 000 tonnes de déchets par an au Québec», explique-t-il. Il importe selon lui de former adéquatement les futurs designers graphiques afin qu’ils puissent faire partie de la solution à ce problème environnemental.

Dès son arrivée à l’UQAM, en 2003, le professeur Allard a proposé de réorienter l’un des cours du baccalauréat en design graphique – le cours Design graphique : objets – pour y traiter de l’emballage, et plus précisément de l’éco-emballage, dont les principes sont globalement les suivants : faire un maximum avec un minimum de matière, utiliser un minimum de transformation et d’étapes de fabrication, utiliser des matières recyclées et recyclables, ne pas utiliser d’encres (à moins qu’elles ne soient végétales) et assurer, dans la mesure du possible, une deuxième vie à l’emballage.

Selon le professeur, on assiste depuis quelques années à du greenwashing. «Plusieurs entreprises se disent vertes mais ne le sont pas réellement, explique-t-il, même si leurs départements de marketing ont travaillé fort pour nous le faire croire.» Avec l’essor du marketing, justement, les designers graphiques se sont vus relégués au rôle de stylistes, à l’écart du processus de fabrication, poursuit-il. «Les designers devraient pourtant être en amont du processus. Ce ne sont pas eux qui prennent les décisions finales, bien sûr, mais s’ils ne suggèrent que des éco-emballages, les industriels vont suivre!»

L’éco-emballage n’est pas un effet de mode, mais bien un changement d’attitude et de mentalité incontournable, croit-il. «Les gens de l’industrie sont nombreux à m’appeler pour avoir mon avis, note-t-il. Ils se préparent, car la demande va devenir tellement grande que les entreprises qui ne prennent pas le virage vert en matière d’emballage vont être laissées derrière. Raison de plus pour bien préparer nos futurs diplômés.»

Il semble que le professeur soit sur la bonne voie : ses étudiants se distinguent déjà lors des concours auxquels ils participent. En juin dernier, ils ont raflé tous les prix dans la catégorie universitaire, ainsi qu’un prix spécial et plusieurs mentions au concours international Young Package, qui avait lieu en République Tchèque. «J’en suis très fier, cela démontre la qualité de leur formation et rejaillit sur l’École de design», dit M. Allard.

Blogue sur l’éco-emballage

Depuis deux ans, le professeur Allard possède un blogue, où il attire l’attention des visiteurs sur ce qui se fait autour de la planète en matière de design graphique, et plus spécifiquement d’éco-emballage. «C’est un outil qui me sert de veille et de lieu d’expression», explique-t-il.

Il possède également d’autres blogues pour chacun de ses cours. «Les blogues sont des outils actuels et environnementaux, ajoute-t-il. J’y dépose tous mes plans de cours, ainsi que des compléments d’information pour les étudiants. Finie l’impression inutile de papier!»

Blogue de Sylvain Allard : http://packaginguqam.blogspot.com

Réalisations de ses étudiants : http://labdi.uqam.ca/packaging/