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Le droit d’auteur à l’ère du numérique

Par Pierre-Etienne Caza

12 mai 2008 à 0 h 05

Mis à jour le 17 avril 2015 à 15 h 04

Peut-on copier et réutiliser à sa guise tout ce qu’on trouve sur Internet? Comment faire pour protéger les contenus que l’on accepte de partager avec le reste de la planète? Le site Web sur les contenus numériques et le droit d’auteur (www.uquebec.ca/reauq-pi), lancé en février dernier par la professeure Magda Fusaro, du Département de management et technologie, répondra sans doute à plusieurs interrogations de ce type. «Tout n’est pas gratuit sur le Web, souligne la professeure. Nous souhaitons sensibiliser les producteurs de contenu numérique aux enjeux de la propriété intellectuelle.»

«Les gens veulent que toutes les ressources des autres soient publiques, mais pas les leurs», souligne en riant Gilles Gauthier, professeur associé au Département d’informatique et responsable du projet «Banque REA-UQ : la mise en place de banques de ressources d’enseignement et d’apprentissage». C’est dans le cadre de ce projet, financé par le Fonds de développement académique du réseau de l’Université du Québec (FODAR), qu’il a fait appel à Magda Fusaro pour concevoir un site Web sur le droit d’auteur.

Bien structuré et convivial, le site offre des réponses à la plupart des cas de figure qui peuvent se présenter lorsque l’on souhaite utiliser des contenus publiés sur le Web. En parcourant les textes explicatifs, le quiz et la foire aux questions, on découvre ce que la loi permet ou ne permet pas. «Le droit d’auteur est beaucoup moins contraignant que l’on peut croire, explique Magda Fusaro. En quelques minutes, on peut en apprendre les points fondamentaux.»

D’ici la fin de l’été, d’autres capsules auront été ajoutées. Elles traiteront de la création des contenus, de leur diffusion et de l’utilisation des licences pour les protéger et les partager sur le Web. «Notre leitmotiv est Apprenons à protéger pour ensuite partager», poursuit Mme Fusaro, qui tient à préciser que la réalisation de ce site Web n’est que l’un des outils du projet REA-UQ, plus vaste, qui vise la création de banques de ressources.

Le projet REA-UQ

«L’idée de base est la constitution d’un patrimoine éducatif», explique Gilles Gauthier à propos du projet REA-UQ, qui mobilise des intervenants des différents établissements du réseau de l’Université du Québec (incluant le siège social) et de la Télé-université. Textes, documents multimédias, simulations, scénarios pédagogiques ou tout autre élément méthodologique ou outil dédié à l’enseignement et à l’apprentissage pourront être déposés dans l’un des portails – il en existe présentement deux, l’un dédié à la méthodologie et l’autre aux mathématiques. Avis aux intéressés, départements, chaires, groupes de recherche ou autres, chacun est invité à créer son portail et y gérer son contenu.

Tous les documents déposés dans les portails seront indexés à l’aide de métadonnées (mots-clés, classification, informations sur les auteurs, le format, etc.). Cette indexation permet à des outils de recherche, comme Paloma Web (développé par la TÉLUQ et utilisé par le projet REA-UQ), de fouiller dans plusieurs banques de données qui rendent accessibles leurs métadonnées à travers le monde. Actuellement, Paloma permet d’accéder à une dizaine de banques de données.

«Il y a une foule de choses intéressantes sur Google, mais pour juger de la qualité des ressources, vous devez être un expert, souligne M. Gauthier. Nous croyons qu’une banque comme REA-UQ garantira au départ une qualité de contenu. Ce qui nous intéresse, c’est la réutilisation des ressources. Arrêtons de recréer des contenus similaires chaque fois!»