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Faculté des sciences humaines: en pleine croissance

Par Claude Gauvreau

29 septembre 2008 à 0 h 09

Mis à jour le 17 avril 2015 à 15 h 04

Les professeurs Anne Rochette, Josée Lafond (sexologie) et Jacques Forget (psychologie) forment la nouvelle équipe de direction de la Faculté des sciences humaines. Ils savent que les défis seront nombreux pour maintenir la croissance de l’une des facultés les plus imposantes de l’UQAM : 5 000 étudiants, neuf départements et école, près de 100 programmes d’études et une vingtaine d’unités de recherche. «Malgré un contexte financier difficile, nous avons multiplié le nombre des équipes de recherche, augmenté celui des programmes d’études et renforcé la cohésion entre nos départements», souligne la doyenne, Anne Rochette. Celle qui était auparavant vice-doyenne aux études dit s’inscrire dans la continuité de ce qui a été accompli au cours des quatre dernières années.

La priorité, cette année, sera d’élaborer un plan de développement. «La faculté n’est pas qu’une structure administrative intermédiaire entre la direction de l’Université et les départements, dit Anne Rochette. Elle vise à être un catalyseur qui permette aux départements et comités de programmes de se prononcer sur les axes de développement en matière de formation et de recherche. C’est pourquoi la faculté souhaite créer des lieux de concertation où pourront être discutées les grandes orientations facultaires.»

Trois nouveaux doctorats

Une des particularités de la Faculté des sciences humaines est la grande diversité de ses champs d’expertise. Rares, en effet, sont les facultés de sciences humaines ailleurs où la sexologie, les sciences des religions et même la géographie côtoient des disciplines plus traditionnelles comme l’histoire, la philosophie et la sociologie, observe Anne Rochette.

La faculté envisage de créer trois nouveaux programmes de doctorat en travail social, géographie, et sexologie. Dans ce dernier domaine, l’UQAM deviendrait la première université québécoise à offrir un doctorat. À cela s’ajoutent les projets d’une maîtrise et d’un certificat en gestion des risques majeurs, champ d’études où l’UQAM joue un rôle de pionnier, et une concentration de troisième cycle en études féministes.

Selon Josée Lafond, vice-doyenne aux études, la faculté se distingue aussi par la grande proximité entre les étudiants et les professeurs. «Nous essayons de donner aux étudiants le goût de la recherche. Dans certains programmes, 80 à 90 % de l’enseignement est dispensé par des professeurs-chercheurs et nous nous assurons que des cours d’introduction et de spécialisation au baccalauréat leur soient confiés.» Consciente de l’importance de la formation pratique, la faculté met enfin à la disposition des étudiants plusieurs programmes de stages et des voyages d’études à l’étranger. Elle a d’ailleurs créé l’an dernier un comité pour le développement international en formation et en recherche. «Les employeurs apprécient la formation intellectuelle, la polyvalence et le sens critique de nos diplômés», soutient Josée Lafond.

Pour une «recherche continue»

Le caractère multi et interdisciplinaire de la recherche est une autre marque de commerce de la faculté. «La collaboration entre chercheurs de divers horizons disciplinaires est déjà grande, et nous voulons la mettre davantage en valeur, dit Anne Rochette. Certains de nos chercheurs en géographie et en psychologie ont des liens avec leurs collègues de la Faculté des sciences, tandis que d’autres en sciences des religions en développent avec ceux en arts ou en études littéraires.»

La recherche bénéficie également de liens soutenus avec les mouvements sociaux, poursuit Jacques Forget, vice-doyen à la recherche. «L’accent est mis sur le transfert des connaissances vers les milieux de pratique pour qu’ils s’approprient les résultats des travaux. Appelons ça la recherche continue.»

Un des objectifs est d’établir une cartographie de ce que la faculté offre en matière de recherche, souligne le vice-doyen. «Nous devons mieux connaître ce que l’on fait. Il faut éviter qu’un chercheur travaille sur une problématique donnée sans savoir qu’un de ses collègues, dans un autre département, s’y intéresse également.»

Chose certaine, les chercheurs de la faculté performent de manière remarquable dans les concours de subventions à l’échelle nationale et provinciale, tout en étant très présents dans le débat public et dans les médias. Il reste, toutefois, que les recherches en sciences humaines comptent parmi celles qui sont les moins financées au pays, rappelle Jacques Forget. Aussi faut-il continuer d’en défendre la pertinence sur le plan social, ajoute-t-il.

Les besoins de la faculté en ressources financières et humaines sont grands et s’expriment dans presque tous les dossiers académiques, conclut Anne Rochette. «Beaucoup reste à faire pour que les budgets soient massivement décentralisés vers les facultés», dit-elle. La facultarisation, amorcée il y a dix ans, est un long processus qui exige un changement de culture organisationnelle, lequel semble loin d’être complété.