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TÉLUQ : 35 ans et en pleine croissance

Par Claude Gauvreau

29 octobre 2007 à 0 h 10

Mis à jour le 17 avril 2015 à 16 h 04

La Télé-université (TÉLUQ), seule université québécoise dédiée entièrement à la formation à distance, célèbre ces jours-ci son 35e anniversaire. Aujourd’hui, quelque 17 000 étudiants, de toute provenance géographique, choisissent la TÉLUQ pour la qualité de ses programmes, la souplesse de son mode d’enseignement et son système unique d’inscription continue.

En 1972, le mandat de la TÉLUQ était de favoriser l’accès aux études universitaires et l’innovation pédagogique, s’inscrivant ainsi dans la mission du réseau de l’Université du Québec, explique Raymond Duchesne, directeur général par intérim de la Télé-université. «Notre référence était la Open University, basée en Grande-Bretagne, qui avait ouvert la voie à l’enseignement à distance dès 1969, rappelle-t-il. Parvenue maintenant à maturité, la TÉLUQ a prouvé qu’il est possible d’enseigner et d’apprendre autrement, tout en demeurant à la fine pointe des transformations de la pédagogie universitaire.»

Une croissance soutenue

Toutes les universités se sont mises à la formation à distance ou à l’enseignement médiatisé, même celles qui dispensent une formation traditionnelle sur campus, souligne M. Duchesne. «Depuis une dizaine d’années, on observe une croissance soutenue de la formation à distance au Québec. L’an dernier, le nombre d’inscriptions aux cours de la TÉLUQ a augmenté de 13 %. La demande s’accroît parce que nous répondons aux besoins toujours plus diversifiés des populations étudiantes. De plus en plus de jeunes travaillent à temps partiel tout en suivant des cours, tandis que des adultes décident de retourner aux études. La flexibilité offerte par la formation à distance leur permet d’étudier à l’heure et au rythme qui leur conviennent.»

La majorité des étudiants à la TÉLUQ sont des adultes en situation d’emploi (65 %), dont l’âge moyen est de 33 ans, qui proviennent surtout de la grande région montréalaise. Fait à noter, les femmes représentent 69,3 % de la population étudiante. Tout le matériel nécessaire leur est fourni par la Télé-université : manuel de base et guide d’apprentissage sur support écrit, sonore, audiovisuel et informatique, selon le cas. La documentation est expédiée par la poste et un bon nombre de cours sont diffusés sur Internet. Les étudiants bénéficient également de l’appui de personnes ressources qui les accompagnent et d’un tuteur désigné qui les conseille et corrige leurs travaux et examens. Parallèlement à leurs apprentissages, ils peuvent s’entraider et socialiser, grâce à des forums Internet consacrés à la discussion, au développement de stratégies d’études et à l’aide technique.

«L’un des principaux défis de la TÉLUQ, dont 4,5 % des étudiants vivent hors Québec, consiste à renforcer sa présence sur la scène internationale», observe M. Duchesne. Outre l’inscription d’étudiants étrangers, la TÉLUQ mise sur la création conjointe de programmes d’études, la formation de spécialistes du télé-enseignement, et le développement de réseaux d’enseignement à distance, notamment en collaboration avec l’Agence universitaire de la francophonie (AUF). Jusqu’à maintenant, des accords de coopération ont été conclu avec le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Mali, la Tunisie, et avec des universités françaises. Ces partenariats concernent la conception, la réalisation et la diffusion de cours et de programmes à distance dans différentes disciplines, ainsi que des projets de recherche et des échanges d’informations et de ressources.

Intégration TÉLUQ-UQAM

Autre grand défi : l’intégration de la TÉLUQ à l’UQAM. On sait que leur rattachement en octobre 2005 a donné naissance à la plus grande université bimodale de la francophonie, alliant formation sur campus et formation à distance. Beaucoup reste à faire, toutefois, pour réaliser ce que M. Duchesne appelle «l’intégration académique». «Pour le moment, nous avons deux organisations vivant sous un même toit juridique. Il faudra apprendre à travailler autrement, notamment en matière de programmation. Les projets de développement à ce chapitre devront être décidés conjointement avec les facultés.»

En matière de recherche, les projets sont en partie colorés par la spécificité même de la TÉLUQ, dit M. Duchesne. Ainsi, la Télé-université s’est vu reconnaître un champ d’expertise dans les secteurs des technologies de l’apprentissage et des communications, thèmes qui sont au coeur des travaux de plusieurs de ses chercheurs. De plus, nombre de professeurs poursuivent des recherches dans leur propre champ disciplinaire comme la gestion, l’économie, la psychologie, la santé mentale, l’histoire, les relations industrielles, la sociologie, etc.

Dans le cadre du 35e anniversaire, un forum sur la formation à distance, organisé par le Comité de liaison interordres en formation à distance au Québec (CLIFAD), se tiendra dans les locaux de la TÉLUQ le 14 novembre prochain. À cette occasion, un doctorat honorifique sera remis à Mme Brenda M. Gourley, vice-chancellière de l’Open University. Selon Raymond Duchesne, «s’il est une chose dont la TÉLUQ peut être fière, c’est d’être restée fidèle à sa mission première d’accessibilité.»