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Politique de la recherche et de la création : mieux adaptée aux nouvelles réalités

Par Claude Gauvreau

30 avril 2007 à 0 h 04

Mis à jour le 17 avril 2015 à 16 h 04

Après plus d’un an de consultations, le Conseil d’administration de l’UQAM a adopté une nouvelle Politique de la recherche et de la création. Selon Michel Jébrak, vice-recteur à la Recherche et à la création, l’Université avait besoin d’une politique qui reflète la transformation de ses structures et la diversification de ses unités de recherche (laboratoires, centres, chaires, observatoires, consortiums, instituts).

«Depuis dix ans, les activités de recherche et de création ont connu une forte croissance et le budget interne de l’UQAM pour les financer a plus que doublé. Les facultés se sont dotées de politiques de reconnaissance d’équipes de recherche et jouent désormais un rôle clé dans l’évaluation de leurs activités, souligne M. Jébrak. La Politique sera aussi un outil de promotion. Nous pourrons dire aux ministères concernés et aux organismes subventionnaires : voici comment nous entendons favoriser la recherche et soutenir nos chercheurs.»

Dans une société axée de plus en plus sur le savoir et l’innovation, les activités de recherche tendent à se transformer, explique le vice-recteur. Par exemple, les attentes sociales concernant la pertinence des connaissances, leur rythme de production et leur transfert ont augmenté et les différents milieux de recherche mettent davantage l’accent sur la conjugaison des disciplines. En outre, les chercheurs sont incités à s’intéresser à des problématiques toujours plus vastes et complexes, à adopter une approche centrée sur la résolution de problèmes et à établir des liens étroits avec les utilisateurs des savoirs, tant dans l’élaboration des projets et leur déroulement, que dans le partage des résultats.

Deux grands pôles de recherche

La politique élargit les grands principes qui guident l’organisation des activités de recherche et de création :

  1. liberté académique;
  2. recherche de la qualité;
  3. éthique, probité et rigueur;
  4. responsabilité sociale;
  5. collégialité et transparence;
  6. articulation entre enseignement, recherche et création.

Elle reconnaît également que la recherche et la création vont de pair et constituent deux facettes de la connaissance, qu’elles soient menées de manière individuelle ou collective, disciplinaire ou interdisciplinaire, avec ou sans financement externe.

«La création d’oeuvres littéraires, artistiques ou médiatiques possède des particularités et c’est pourquoi l’Université dispose d’un programme de financement annuel spécifique pour aider les créateurs à produire des oeuvres originales, précise M. Jébrak. On reconnaît aussi que la recherche comprend des moments de création tout comme le travail de création comporte des phases de recherche.»

Bien que les approches de la recherche soient multiples, celle-ci se développe en continu entre deux grands pôles, la recherche fondamentale et la recherche-innovation, rappelle le vice-recteur. La recherche fondamentale compte prioritairement sur des subventions publiques, vise une meilleure compréhension du monde et repose sur la liberté et la créativité du chercheur qui élabore ses propres questions à l’abri des contingences économiques. Quant à la rechercheinnovation, financée en partie ou en totalité par des partenaires privés ou publics, elle s’organise en vue du transfert des résultats à la société.

La recherche-innovation implique souvent une construction conjointe de savoirs et de savoir-faire avec le milieu (organismes sociaux, scientifiques ou culturels), peut s’appuyer sur des activités de consultation (analyse et expertise) et vise à répondre aux besoins de collectivités par l’élaboration de nouveaux concepts, de nouvelles technologies ou de nouveaux produits et services. «L’objectif de l’UQAM est de faire de la recherche-innovation d’intérêt public, souligne M. Jébrak. Sur le plan de la collaboration avec le milieu, nous sommes à l’avant-garde. Dans le domaine forestier, par exemple, les gouvernements, les entreprises et les écologistes disent à nos chercheurs : aidez-nous à mieux gérer les forêts.»

La politique souligne par ailleurs le rôle joué par d’autres acteurs qui, outre les professeurs, contribuent au développement des connaissances : stagiaires postdoctoraux, chargés de cours, chercheurs associés, étudiants de cycles supérieurs, professionnels et techniciens de recherche.

Un esprit UQAM

La politique prévoit la création d’un Conseil de la recherche et de la création (COREC) dont le premier mandat, au cours de la prochaine année, sera d’élaborer un nouveau Plan stratégique identifiant les domaines reconnus et en émergence et fixant les priorités de l’Université en recherche et création.

«Le COREC conseillera également la Commission des études et le vicerectorat sur toute question concernant le développement et la gestion de la recherche et de la création, soutiendra, en concertation avec les facultés, les initiatives interdisciplinaires et interfacultaires, et évaluera les unités de recherche et de création reconnues par l’Université», précise le vice-recteur. Il sera composé notamment de professeurs-experts et des vice-doyens à la recherche et à la création des facultés. Enfin, un Service des partenariats en recherche-innovation (SPRI) succédera au Bureau de développement des partenariats et favorisera le transfert des connaissances et des savoir-faire, tant sur le plan technologique que social.

L’UQAM contribue non seulement à l’avancement des connaissances mais aussi à les rendre accessibles à tous les milieux sociaux, économiques et culturels, dit M. Jébrak. «Il y a un esprit UQAM qui repose sur une politique de recherche publique visant à répondre aux besoins particuliers de différentes collectivités.»