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Le Choeur de l’UQAM fête ses 30 ans

Par Pierre-Etienne Caza

12 novembre 2007 à 0 h 11

Mis à jour le 17 avril 2015 à 16 h 04

Le Choeur de l’UQAM célèbre cette année son 30e anniversaire, avec deux concerts donnés au Centre Pierre-Péladeau, sans oublier le traditionnel rendez-vous du Vendredi saint, à l’église Saint-Jean-Baptiste, rue Rachel. Dynamique et passionné, le chef Miklós Takács est toujours à la barre, malgré sa retraite comme professeur au Département de musique.

Le maestro est fier du succès obtenu par le Choeur de l’UQAM, maintes fois salué par la critique au fil des ans. Depuis sa création, en 1978, le Choeur a donné plus de 130 concerts avec orchestre et solistes professionnels, ici et à l’étranger. Il a été invité cinq fois à Carnegie Hall, à New York, et s’est aussi produit, entre autres, à Notre-Dame-de-Paris, de même qu’à la Cathédrale de Salzbourg, en Autriche. «Nous portons le drapeau de l’UQAM et agissons comme des ambassadeurs de notre université», aime répéter Miklós Takács.

Le Choeur de l’UQAM est formé de professeurs, d’étudiants et d’employés de l’Université, mais aussi de musiciens amateurs et de mélomanes de la région montréalaise. À sa première année, il comptait 60 chanteurs, mais il est rapidement passé à 100, 150, puis 200. Cette année, il en compte environ 160. «Les nouveaux venus s’intègrent très rapidement grâce aux anciens, et c’est très sympathique de voir professeurs et étudiants chanter côte à côte», affirme M. Takács.

Un répertoire étoffé

Né en Hongrie, Miklós Takács a étudié auprès des grands maîtres avant de devenir lui-même professeur au Conservatoire Béla-Bartok de Budapest. Établi au Canada en 1973, il était professeur à l’UQAM depuis quelques années à peine lorsque Soeur Marcelle Corneille, à l’époque directrice du module de musique, a eu l’idée de fonder un choeur et de lui en confier la direction. Le nouveau chef a immédiatement opté pour un répertoire avec orchestre, ce qui l’a amené à ressusciter en 1982 la Société philharmonique de Montréal, qui avait été, de 1875 à 1899, la première institution canadienne d’envergure regroupant orchestre et choeur.

Cette seconde mouture de la Société philharmonique de Montréal, dont M. Takács est à la fois directeur général et directeur musical, est le principal partenaire du Choeur de l’UQAM, et son diffuseur officiel. Son orchestre, formé de pigistes professionnels dont plusieurs font également partie de l’OSM, accompagne le Choeur à la plupart de ses concerts. «L’apport de ce regroupement, orchestre et choeur, nous a permis de monter un répertoire étoffé», souligne le chef. Les classiques du Choeur de l’UQAM sont, entre autres, la Fantaisie chorale et l’Ode à la joie de la Symphonie no 9 de Beethoven, le Requiem de Mozart, Carmina Burana de Carl Orff et le Requiem de Verdi.

Depuis sa création, le Choeur a interprété des oeuvres en russe, hongrois, allemand, italien, latin et slovaque. «Cocteau a pourtant dit que l’oiseau chante mieux dès qu’il se pose sur son arbre généalogique. L’an dernier, j’ai voulu faire plaisir aux chanteurs en leur offrant une oeuvre que j’avais moi-même traduite en français, mais ils m’ont dit qu’ils préféraient la chanter en langue originale!» raconte en riant M. Takács.

Les oeuvres au programme du 30e

Le premier concert du 30e anniversaire, au Centre Pierre-Péladeau, le 4 décembre prochain, consistera en une rétrospective, un pot-pourri de quelques-unes des pièces interprétées au fil des ans. «Nous serons accompagnés d’une douzaine de guitaristes de l’UQAM et d’un piano», annonce Miklós Takács. Le deuxième concert aura lieu le 1er avril, alors que le Choeur interprétera la Fantaisie chorale de Beethoven. «Il est probable que le pianiste et professeur Pierre Jasmin se joigne à nous», précise M. Takács.

Entre ces deux concerts, le Choeur aura poursuivi la tradition du Vendredi saint, à l’église Saint-Jean-Baptiste, en offrant au public le Requiem de Brahms, accompagné de l’Orchestre de la Société philharmonique de Montréal, bien sûr, mais aussi du Choeur philharmonique du Nouveau Monde. «Nous serons plus de 300 sur scène», s’enthousiasme déjà le chef à propos de ce concert. «Les musiciens pigistes de l’orchestre demandent à leurs employeurs de ne pas programmer de concert le 21 mars (Vendredi saint) pour ne pas rater ce rendezvous unique», affirme fièrement M. Takács.

Plusieurs répétitions sont à prévoir d’ici là, le Choeur se réunissant une fois par semaine dans la grande salle de l’OSM, à la Place des Arts. «Un de mes anciens professeurs au Conservatoire de Budapest disait : à la fin d’une bonne répétition, les chanteurs quittent la salle plus légers, en bonne forme et heureux, tandis que le chef, lui, est épuisé par le travail accompli», raconte M. Takács. Est-ce son cas? «C’est beaucoup de travail, confirme-t-il, mais j’adore ça!»