Voir plus
Voir moins

La nouvelle recrue bordelaise des Citadins en soccer

Par Pierre-Etienne Caza

29 octobre 2007 à 0 h 10

Mis à jour le 17 avril 2015 à 16 h 04

«Je ne suis pas celui qui regarde tous les matchs à la télé et qui connaît toutes les statistiques, précise Adrien Moufflet. Ce que j’aime du foot, c’est jouer… et gagner.» Il restait quatre matchs à jouer à la saison régulière de l’équipe masculine de soccer lorsque le journal a rencontré le nouvel attaquant des Citadins, qui était alors cinquième meilleur marqueur de la ligue interuniversitaire québécoise. L’équipe n’était pas assurée d’une place en séries éliminatoires (la saison prenait fin le 28 octobre), mais Adrien espérait participer au championnat canadien, rien de moins.

Âgé de 19 ans, Adrien Moufflet est originaire de Bordeaux. «J’ai intégré ma première équipe de foot à l’âge de 9 ans, ce qui est plutôt tardif pour un Français», raconte-t-il en riant. Il a tôt fait de rattraper le temps perdu : avant son arrivée au Québec, en juillet dernier, il faisait partie du Centre de formation des Girondins de Bordeaux, l’équipe professionnelle de la ville. Rémunéré à titre de joueur amateur, en plus d’être nourri et logé dans un bâtiment adjacent au stade, il a pu compléter son baccalauréat scientifique – l’équivalent des études collégiales – tout en jouant au soccer, à raison d’un match par semaine, de la mi-juillet à la fin du mois de mai. Sans compter l’immense chance de côtoyer de près les professionnels du ballon rond.

Il a choisi d’entreprendre ses études universitaires à l’UQAM même s’il a reçu des offres pour aller jouer aux États-Unis. «Mon ami Kevin Butler étudiait déjà ici, ce qui signifiait pour moi une adaptation plus facile», avoue-t-il. Étudiant au certificat en économique, Kevin joue lui aussi pour les Citadins. Les deux amis habitent en colocation, près du marché Jean-Talon.

«Les gars de l’équipe ont été très accueillants», dit Adrien. Selon lui, les joueurs d’ici ont beaucoup de talent, mais le calibre de jeu ne se compare pas avec ce qu’il a connu à Bordeaux. «En France, le foot est le sport national, comme le hockey au Québec. Les joueurs progressent à un rythme plus rapide, car ils apprennent très jeunes toutes sortes de trucs et de stratégies.» En revanche, il ne s’ennuie pas de la pression qui accompagnait cette frénésie, surtout au sein du Centre de formation des Girondins. «Ça jouait parfois très dur, parce que les joueurs aspirent à être repêchés par une équipe professionnelle», confie-t-il.

Il remarque également des différences dans la façon d’appliquer les règlements, lui qui a écopé de son premier carton rouge à vie lors du match du 14 octobre dernier contre Concordia (un joueur qui commet une faute se voit imposer un carton jaune, simple avertissement; à la deuxième infraction, l’arbitre lui décerne un carton rouge qui l’exclut du match et il est automatiquement suspendu pour la rencontre suivante). «Mon premier carton jaune est survenu à cause d’un contact épaule contre épaule, ce qui est permis dans les règlements. Malheureusement, au Québec, quand l’un des deux joueurs tombe, l’arbitre a tendance à pénaliser celui qui demeure debout», analyse Adrien, qui ne cherche pas d’excuses. «J’ai râlé un peu trop au lieu de me taire, concède-t-il. Disons que je n’étais plus dans les bonnes grâces de l’arbitre et que celui-ci n’a pas hésité à sévir à mon endroit par la suite.»

Adrien a entrepris ce trimestre-ci son baccalauréat d’intervention en activité physique. Il adore le foot, mais il accorde beaucoup d’importance à ses études. Il envisage déjà son inscription à la maîtrise afin de devenir physiothérapeute.