Elles sont six, elles ont des idées plein la tête et rêvent toutes de créer un jour leur propre entreprise. Carine Bangerezako, Katie Paquet, Amanda Robert, Josée Surprenant, Sara-Martine Vaillancourt et Audrey Viau, finissantes de l’École supérieure de mode, présenteront leurs collections de vêtements lors de l’exposition La mode ne défile pas, elle s’expose. Cet événement se déroulera le mercredi 25 avril, de midi à 17h, et le jeudi 26 avril, de 13h à 19h, à la Maison de la culture Maisonneuve, située au 4200, rue Ontario Est.
«Nos professeurs nous incitent à développer un sens esthétique et le souci de la qualité et de l’originalité», souligne Carine. «Nous savons qu’il est difficile d’entrer dans les grandes écoles de mode en Europe et aux États- Unis où la compétition est très forte, poursuit Amanda. L’UQAM est la seule au Québec à offrir un programme de baccalauréat en gestion et design de la mode qui permet de combiner la liberté de création et la connaissance des rouages de l’industrie, grâce entre autres à un stage de quatre mois dans une entreprise.»
Les collections créées par les finissantes sont uniques. «Elles sont intemporelles et cherchent à dépasser les tendances commerciales de l’heure, précise Amanda. Nous sommes un peu comme des peintres, tout nous inspire : une émotion, une musique et même un phénomène social ou politique.» Cela dit, les étudiantes sont conscientes qu’elles devront composer, une fois sur le marché du travail, avec les contraintes commerciales et le caractère standardisé de la production industrielle. «Il est vrai que les entreprises de la mode et du vêtement sont portées à copier les styles qui marchent, mais elles sont aussi à l’affût de créateurs autonomes capables d’apporter des idées nouvelles», affirme Josée.
Soulignons que dans le cadre de l’exposition, chaque finissante vendra aux enchères l’une de ses créations. L’argent sera versé au festival Petits bonheurs, événement culturel montréalais qui vise à sensibiliser les enfants de zéro à six ans aux différentes disciplines artistiques. De plus, les profits amassés grâce à la vente d’accessoires de la collection Darfur de Katie Paquet seront remis à l’organisme Students Taking Action Now in Darfur.
«Dans 10 ou 15 ans, nous aurons peut-être notre propre entreprise et notre propre marque de vêtement, soupire Sara-Martine. À nous de faire nos preuves», ajoute-t-elle avec une petite flamme dans le regard.
Voici un avant-goût des six collections des finissantes 2006-2007 :
- Les pièces de la collection Surmoide Carine Bangerezako font référence au thème de la schizophrénie. La structure de ses vêtements est déformée, renversée ou tordue. Résultat : des créations extravagantes s’inspirant de l’art thérapeutique qui ne respectent aucune règle;
- Petites filles modèles, titre de la collection d’Amanda Robert, renvoie à l’oeuvre littéraire de la Comtesse de Ségur. Les vêtements – jabots, plastrons et jeux de volumes – expriment la fraîcheur et l’espièglerie de la jeunesse;
- Katie Paquet s’est inspirée de la tragédie des habitants du Darfour pour concevoir sa collection About-Darfur. En utilisant la sérigraphie et des techniques d’impression, elle a transformé ses vêtements en posters vivants sur lesquels sont appliqués des slogans dénonciateurs;
- Avec Azana, Josée Surprenant propose une ligne stylisée de vêtements confortables qui veut témoigner des efforts de la jeune femme urbaine pour échapper aux pressions professionnelles et familiales de la vie moderne;
- La collection Cadance d’Audrey Viau illustre l’énergie débordante du Swing, danse populaire des années 1930 et 1940. Volumes, couleurs attrayantes, plis et soufflets renvoient aux costumes de l’époque et suggèrent le mouvement;
- Enfin, la collection Doxa de Sara- Martine Vaillancourt évoque l’obligation pour les femmes qui travaillent de respecter un code vestimentaire ne correspondant pas à leur personnalité. Ses robes réversibles se transforment en camisoles et les fermetures éclairs et doublures deviennent des ornements intégrés au vêtement.