Robert Marquis a parcouru une partie de la planète dans sa jeunesse, mais il voyage encore plus depuis qu’il est gestionnaire pour le ministère des Ressources naturelles et de la Faune à Val d’Or! En plus de ses nombreux contacts avec ses homologues à travers le monde, l’actuel directeur général de Géologie Québec, un vulgarisateur hors pair, est également l’un des plus ardents défenseurs des régions québécoises. Pour son impressionnante carrière et son engagement auprès de la collectivité, la Faculté des sciences lui décerne cette année son Prix Reconnaissance UQAM.
«C’est la première fois que je remporte un prix, s’exclame Robert Marquis. Je suis heureux que ce soit l’UQAM qui me le décerne, car j’y ai des amis très chers.» Son baccalauréat en géologie (1981), sa maîtrise en sciences de la Terre (1984), son premier emploi d’été en géologie (à la Société québécoise d’exploitation minière) et son expérience de cinq années à titre de professeur substitut découlent tous de son passage à l’UQAM. «Elle m’a accueilli à bras ouverts à 25 ans, jeune papa, alors que je désirais reprendre les études que j’avais abandonnées pour voyager», se rappelle-t-il, reconnaissant.
Après l’obtention de son doctorat à l’Université de Montréal, Robert Marquis fut embauché comme géologue au ministère des Ressources naturelles, à Sherbrooke. «J’ai travaillé pendant sept ans à la cartographie géologique de la région et à l’analyse structurale des Appalaches», dit-il. Natif de Granby, il s’agissait pour lui d’un rêve devenu réalité. «Ma famille possédait un chalet aux monts Sutton et je rêvais de cartographier la région», raconte-t-il. Épris de vulgarisation scientifique, il a réalisé avec des collègues la Carte géotouristique de l’Estrie et de la Beauce, qui synthétisait quelques concepts-clés de la géologie moderne.
Lorsque le bureau de Sherbrooke ferme ses portes, en 1997, il suggère à ses patrons de relocaliser les troupes à l’UQAM, qui venait d’inaugurer le pavillon Président-Kennedy. «Nous aurions pu travailler de concert avec le Département des sciences de la Terre et de l’atmosphère, dit-il, mais le ministère a plutôt choisi d’installer ses bureaux au siège social de la FTQ, sur le boulevard Crémazie, près de l’autoroute métropolitaine!» M. Marquis décide alors de proposer sa candidature à un poste de gestionnaire en Abitibi, où il travaille depuis.
Les régions à coeur
À Géologie Québec, l’équipe qu’il dirige s’emploie principalement à alimenter la banque de données géoscientifiques québécoises. L’une de ses principales réalisations est la création du Centre de modélisation géologique 3D, mis sur pied avec la collaboration de l’Université du Québec en Abitibi- Témiscamingue (UQAT) et de la firme MIRA Geoscience. «La carte géologique demeure notre principal outil de travail et les cartes en 3D sont beaucoup plus efficaces, explique M. Marquis. Ce centre nous permet également de former nos propres experts.»
Professeur associé à l’UQAM depuis 1992 (et à l’UQAT depuis 2003), Robert Marquis reçoit parfois la visite de délégations étrangères, notamment du Vietnam, d’Australie, de la Bolivie, du Pérou, du Chili et d’Allemagne. «Nous sommes des leaders mondiaux dans le domaine des outils de gestion d’information géoscientifique», souligne-t-il fièrement.
Même s’il voyage beaucoup, prononce des conférences et scelle des projets de collaboration sur plusieurs continents, il affirme avoir accepté la direction de Géologie Québec à la condition que le siège social demeure à Val d’Or. «Par conviction profonde, je veux contribuer au développement économique régional en misant sur l’innovation et le réseautage afin d’offrir, des emplois intéressants aux jeunes de la région», dit-il.
Un lien avec l’UQAM
Quand Robert Marquis a une idée en tête, il n’en démord pas : les trois géologues montréalais sous sa gouverne seront relocalisés en septembre prochain… à l’UQAM! «Cela permettra au ministère des Ressources naturelles et de la Faune d’être plus visible auprès des jeunes, ce qui me tient réellement à coeur, dit-il. Les étudiants auront ainsi l’opportunité de côtoyer des cartographes qui travaillent sur le terrain.»
Cela permettra aussi d’effectuer un rapprochement plus étroit avec le Consortium de recherche en exploration minérale (CONSOREM), rattaché au Département des sciences de la Terre et de l’atmosphère. Malgré son emploi du temps chargé – il est également président de l’Association géologique du Canada et membre du conseil d’administration du Conseil cri en exploration minérale – M. Marquis entend se consacrer prochainement à la rédaction d’un ouvrage sur l’histoire minière de l’Estrie et de la Beauce.