Une équipe étudiante, formée en design de l’environnement et en éducation, a été mandatée pour réaliser une classe d’apprentissage actif, un espace combinant les nouvelles technologies et les méthodes d’enseignement et d’apprentissage actuelles. Mené par la Faculté des sciences de l’éducation en collaboration avec l’École de design, le projet de recherche-création, lancé dans le cadre du 50e anniversaire de l’UQAM, a pour objectif de repenser la classe de demain.
Cette classe universitaire du futur, qui regroupera plusieurs locaux déjà existants, sera aménagée dans le pavillon des Sciences de l’éducation (N). Elle permettra aux enseignants en formation de se familiariser avec la pédagogie active et d’apprendre à évoluer dans un espace où les technologies sont à portée de main et où la mobilité du mobilier permet plusieurs configurations possibles afin de faciliter les apprentissages. De la formation continue pour les professionnels du milieu de l’éducation pourrait y être donnée.
Un besoin pour l’enseignement
«La Faculté des sciences de l’éducation n’a pas de telles salles pour préparer les futurs enseignants à donner des cours dans un environnement plus flexible et technologique. C’est donc un besoin important et le 50e anniversaire de l’UQAM est un moment opportun pour réfléchir aux besoins des futurs pédagogues», explique le professeur du Département de didactique Alain Stockless, coresponsable du projet de recherche-création avec Carlo Carbone, de l’École de design. Triés sur le volet pour leurs talents respectifs, les participants sont Léonie Hottote (B.A. design de l’environnement, 2018), Louise Malé-Mole et David Allard-Martin, candidats à la maîtrise en design de l’environnement, Édith Potvin-Rosselet, du programme court de troisième cycle en pédagogie universitaire et environnement numérique d’apprentissage, et Jérémie Bisaillon, candidat à la maîtrise en éducation/didactique et chargé de cours au Département de didactique.
Une classe lumineuse et arrimée aux besoins des apprenants
Le projet de recherche-création, qui a pris la forme d’une charrette de design, a débuté par une journée d’étude le 6 mai dernier. Les conférences ont tourné autour des processus cognitifs en lien avec l’apprentissage actif, les technologies et les espaces. Les présentations ont été suivies d’une table ronde animée par Alain Stockless. Les participants du projet se sont ensuite mis au travail dans les locaux de la Cinémathèque québécoise. Ils ont mis en ligne un site web, Classe du futur, présentant toutes les étapes du projet, de leurs réflexions sur papier jusqu’à la pré-esquisse.
À l’issue de la première phase du projet, qui s’est déroulée du 7 au 13 mai derniers, l’équipe étudiante a présenté ses résultats: deux plans d’aménagement ont été proposés. La pré-esquisse de «Conçois ta propre classe» est disponible sur le site web du projet. Les participants ont souligné l’importance d’intégrer la lumière naturelle dans la classe. Pour ce faire, la salle pourrait être munie de cloisons vitrées.
Le plancher et le plafond serviront d’espace (surfaces techniques) pour dissimuler du matériel et des outils technologiques, comme du câblage pour brancher les ordinateurs ou les tablettes électroniques.
Du mobilier et des cloisons mobiles permettront d’aménager et de segmenter les espaces de travail en fonction des activités d’apprentissage. Si les apprenants participent à un séminaire, les enseignants ou les apprenants pourront organiser l’espace en ce sens (une table de travail au milieu de l’espace, chaises autour de la table). S’ils travaillent sur des projets artistiques en petits groupes, les cloisons et de plus petites tables de travail amovibles seront alors privilégiées. Des projecteurs pourraient aussi servir à concevoir des aménagements spécifiques comme des aires de repos, de lecture ou de travail individuel. «Il est possible de créer un espace immersif», soulignent les participants au projet de recherche-création.
Les utilisateurs pourront accéder à la salle par un vestibule «où ils pourront déposer leurs effets personnels et réfléchir ensemble à leurs modèles d’apprentissage et aux configurations de l’espace à mettre de l’avant.» Le but est d’amener les apprenants à concevoir leur propre classe, précisent les cinq créateurs.
Une zone fixe de rangement pour disposer du mobilier et des outils fait aussi partie des plans. Les créateurs du projet proposent d’inclure dans la salle un feuillet d’instruction et des fiches techniques pour les utilisateurs afin qu’ils puissent mieux utiliser les outils et la technique mis à leur disposition. Un mode d’emploi pédagogique leur fournirait des exemples de modalités d’enseignement ou d’activités à faire en lien avec divers objectifs d’apprentissages.
Les futurs utilisateurs de la salle pourront faire un retour sur leur expérience d’utilisation du local en remplissant un questionnaire. «Cela pourrait servir à améliorer les installations au fil du temps et fournir aux chercheurs en éducation des données précieuses sur l’utilisation de ce modèle de classe», poursuivent les créateurs du projet.
D’ici la fin juin, les créateurs du projet Conçois ta propre classe proposeront une esquisse finale de la classe. À l’automne, la communauté uqamienne sera conviée à une présentation publique du projet. On peut suivre toutes les étapes du projet sur le site web Classe du futur.