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Boursiers Pierre-Péladeau

David et Marie-Pier Corbeil remportent une bourse de 50 000 dollars pour démarrer leur entreprise Recharge véhicule électrique.

Par Jean-François Ducharme

7 mai 2015 à 16 h 05

Mis à jour le 7 juin 2022 à 12 h 14

David et Marie-Pier CorbeilPhoto: Marie-Pier Corbeil

David Corbeil, étudiant au baccalauréat en administration des affaires de l’ESG UQAM et diplômé du certificat en administration, et sa sœur Marie-Pier (B.A. design graphique, 2014) ont remporté la Bourse Pierre-Péladeau d’une valeur de 50 000 dollars pour démarrer leur entreprise Recharge véhicule électrique, le 7 mai dernier. Remises par Québecor, les bourses Pierre-Péladeau visent à promouvoir la création d’entreprises auprès des étudiants universitaires québécois.

Les deux entrepreneurs ont décidé de s’attaquer aux problèmes relatifs à l’utilisation à domicile d’une borne de recharge pour véhicules électriques. «Les panneaux électriques de 100 ou 200 ampères que l’on retrouve dans presque toutes les maisons du Québec peuvent devenir saturés en période de pointe, par exemple lorsque l’on fait la cuisine ou que l’on chauffe la maison, explique David Corbeil, qui possède une formation d’électricien. Consacrer 40 ampères à la recharge d’un véhicule électrique devient alors impossible, à cause des risques de surcharge.»

Les conséquences d’une surcharge électrique peuvent aller de la perte de courant jusqu’à l’incendie. «Puisque 77 % des ménages chauffent à l’électricité, les risques de surcharge sont bien réels», explique l’étudiant. Actuellement, l’unique solution pour éviter cette situation est d’augmenter la capacité du panneau électrique à 400 ampères. «Cette solution coûte entre 5000 et 6000 dollars, ce qui constitue une barrière à l’achat d’une voiture électrique.»

Dispositif de protection

Schéma du lecteur énergétique. Illustration:Marie-Pier Corbeil

L’invention de David et de Marie-Pier est un lecteur énergétique – posé entre la borne de recharge et le panneau électrique – qui s’assure que la capacité du panneau soit suffisante pour permettre la recharge de la voiture. Dans l’éventualité d’une surcharge potentielle – par exemple lorsque plusieurs appareils électriques fonctionnent simultanément –, la recharge de la voiture est temporairement arrêtée. En gros, le lecteur énergétique agit en tant que dispositif de protection pour assurer la sécurité des utilisateurs.

Cela fait près de quatre ans que David, Marie-Pier et leur père – qui est lui aussi électricien – travaillent sur la conception d’un prototype. «Les questions d’énergie durable et de protection de l’environnement ont toujours été importantes chez nous», mentionnent le frère et la sœur. Les tests pour élaborer le prototype ont été effectués sur la voiture électrique familiale.

L’entreprise a des visées plus larges que la commercialisation du lecteur énergétique. «Notre site Web vise à informer les gens sur l’installation d’une borne électrique, expliquent les deux entrepreneurs. Ultimement, nous souhaitons favoriser l’achat de voitures électriques par le grand public. »

Les gens intéressés par le lecteur énergétique de Recharge véhicule électrique devront être patients, puisque cette invention en est encore à sa phase de développement. Questionnés sur une possible date de commercialisation du produit, les entrepreneurs se montrent prudents. «On compte 5600 véhicules électriques actuellement au Québec, et ce nombre double toutes les années. Nous voulons être prêts pour 2018, lorsque les grands constructeurs devraient lancer la première voiture abordable à grande autonomie. Il nous reste donc trois ans d’essais et d’erreurs.»

Une aide appréciée

Pierre Dion, président et chef de la direction de Québecor, Marie-Pier Corbeil, David Corbeil et Brian Mulroney, président du conseil d’administration de Québecor.
Photo: Québecor Média

Pour ficeler leur dossier auprès des Bourses Pierre-Péladeau, David et Marie-Pier Corbeil ont profité de l’expertise de Ronald Filion-Mallette, professeur à l’École de design, de Wafa Berny, chargée de cours au Département de management et technologie, et de Michel Grenier, directeur général du Centre d’entrepreneuriat ESG UQAM. «Michel et Wafa nous ont grandement aidés à orienter la direction de notre plan d’affaires, alors que Ronald nous a donné de judicieux conseils pour le design. » Le Centre d’entrepreneuriat vient en aide aux étudiants et aux diplômés de l’UQAM qui souhaitent développer un projet d’entreprise.

On peut voir la vidéo de la remise des bourses Pierre-Péladeau 2015.