
Bien que le prix de vente d’un véhicule électrique (VÉ) soit plus élevé que celui d’une voiture à essence, rouler en VÉ permettrait au consommateur moyen de réduire de 20 % son budget alloué à son véhicule. C’est ce qu’affirme une étude publiée le 14 juillet dernier par le Club Tesla Québec – un organisme regroupant des propriétaires de voitures de marque Tesla –, à laquelle ont collaboré le Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement du Québec ainsi que le professeur Charles Séguin, du Département des sciences économiques de l’École des sciences de la gestion de l’UQAM.
Cette étude compare les coûts rattachés à une voiture électrique – achat, consommation énergétique, entretien, valeur de rachat, subvention gouvernementale – à ceux liés à une voiture à essence de catégorie similaire. L’exercice, réalisé pour huit modèles de VÉ, considère une distance annuelle de 20 000 kilomètres, un prix d’essence à 1,20 dollar le litre et un tarif d’électricité à 0,086 dollar le kilowattheure. L’étude conclut que les consommateurs économisent de 7 % à 30 % sur une période de 5 ans, selon les modèles.
Trois principaux facteurs permettent aux consommateurs d’absorber le prix de vente plus élevé de 6000 à 13 000 dollars: le rabais de 8000 dollars accordé par le programme Roulez électrique du gouvernement du Québec; le prix de l’électricité, inférieur de 80 % par rapport à la même quantité d’essence; et les coûts d’entretien. «Les moteurs de voitures électriques comportent moins de parties mobiles, donc sont plus faciles à entretenir», souligne Charles Séguin.
Économies provinciales
Un autre pan de l’étude vise à convaincre le gouvernement du Québec qu’une éventuelle baisse des revenus de la taxe sur l’essence, qui procure des revenus fiscaux stables et considérables, pourrait être compensée par un réinvestissement des sommes épargnées par les consommateurs dans des biens produits au Québec.
Les dirigeants de Club Tesla Québec affirment que le gouvernement pourrait générer près de 20 % de revenus supplémentaires pour chaque VÉ en circulation, principalement en raison de la production locale d’hydroélectricité par rapport à l’importation de pétrole. «Je mettrais un bémol à cette affirmation, puisqu’elle ne tient pas compte de la subvention gouvernementale de 8000 dollars par véhicule», nuance Charles Séguin.
Selon les responsables de l’étude, cette subvention n’a pas été comptabilisée puisqu’elle est financée à même le fonds vert, dédié exclusivement à des cibles environnementales. «Je crois que le gouvernement reconsidérerait le montant de cette subvention si des dizaines de milliers de personnes achetaient subitement un véhicule électrique», soutient le professeur.
Et l’autopartage?
En avril dernier, le maire de Montréal, Denis Coderre, a annoncé qu’il souhaitait doter la ville de 250 véhicules électriques en libre-service à compter de 2016. «On ne peut pas transposer directement les résultats de l’étude au contexte de l’autopartage, puisque les données sont différentes pour un usage annuel que pour un usage unique, précise Charles Séguin. Mais il est bon de rappeler que la consommation énergétique d’un véhicule électrique est encore plus avantageuse en ville que sur les autoroutes.»