Par décision de son Conseil d’administration et sur la recommandation de sa Faculté de science politique et de droit, l’UQAM a décerné le 13 novembre dernier un doctorat honoris causa à l’avocate Nicole Filion. Par ce geste, l’Université veut souligner son travail remarquable dans la défense des droits et libertés et la promotion de la justice sociale, tant ici qu’à l’étranger.
L’événement avait lieu à la salle Pierre-Mercure du Centre Pierre-Péladeau, dans le cadre de la collation des grades de la Faculté de science politique et de droit, organisée par le Bureau des diplômés en collaboration avec le Registrariat, les facultés, divers services et le Centre Pierre-Péladeau. Près de 200 diplômés ont assisté à la cérémonie en présence de nombreux invités, parents et amis.
Du local à l’international
L’engagement social de Nicole Filion s’amorce dans les années 1980, comme membre du Comité québécois de solidarité avec l’Amérique latine. Durant cette décennie, elle occupera des postes de responsabilité au sein de conseils d’administration, de comités ou d’organismes communautaires, dont le Comité de condition féminine du Conseil central Richelieu-Yamaska-CSN, l’Association des travailleurs et travailleuses accidentés de Saint-Hyacinthe et le Mouvement Action Chômage de cette ville. Elle participe également à une mission de solidarité au Nicaragua en 1983.
En 1990, Nicole Filion s’inscrit au baccalauréat en sciences juridiques de l’UQAM et occupe, en 1991-1992, le poste de présidente de l’Association des étudiantes et étudiants de ce département. Elle obtient son diplôme en 1992, puis sa licence en droit du Barreau du Québec dont elle devient membre en 1994.
De 1994 à 1996, elle exerce la fonction d’avocate aux Services juridiques communautaires de Pointe-Saint-Charles et Petite-Bourgogne et celle d’organisatrice communautaire à l’Association des locataires de Villeray, de 1996 à 1998.
Active sur la scène internationale, elle représente la section canadienne au Congrès international de l’Association américaine des juristes en droit social et du travail, à La Havane, en 1996. Elle est chargée de mission l’année suivante auprès du Haut Commissariat aux réfugiés au Rwanda et mène alors des enquêtes sur les conditions de rapatriement et de réinsertion de personnes risquant de subir la répression. Elle participe également à une mission d’observation de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme sur les violations des droits de la personne, en Tchétchénie, en 2000.
De 1998 à 2007, Nicole Filion a travaillé au sein de la Confédération des organismes de personnes handicapées du Québec. Ce regroupement de 55 associations de défense des droits a pour mission d’assurer la participation sociale pleine et entière des personnes souffrant d’un handicap.
La Ligue des droits et libertés
En parallèle, elle a siégé au conseil d’administration de la Ligue des droits et libertés, un organisme sans but lucratif dont elle a assuré la présidence. Elle y occupe le poste de coordonnatrice générale depuis 2007. Sous son impulsion, la Ligue, en partenariat avec d’autres groupes, produit divers documents, notamment des rapports destinés à des comités onusiens ou interaméricains.
Ces dernières années, l’avocate a été à l’origine du rapprochement entre le mouvement écologiste et celui de la défense des droits humains. En collaboration avec le Service aux collectivités de l’UQAM et le Réseau québécois des groupes écologistes, elle participe activement au projet de formation «Participation citoyenne aux débats publics: liberté d’expression et nouvelle loi sur les poursuites-bâillons».
«La force de Nicole Filion réside dans sa capacité de mobiliser et de coordonner le travail militant, de nourrir la réflexion de la Ligue des droits et libertés et de la société québécoise en général, a souligné Daniel Mockle, vice-doyen à la Recherche de la Faculté de science politique et de droit, qui a lu l’éloge à Mme Filion. Elle joue un rôle clé dans tous les projets de la Ligue portant sur l’affirmation et la défense de la liberté d’expression et du droit de manifester. Elle est aussi très active dans la mobilisation autour des questions de profilages discriminatoires dans l’espace public, qu’il s’agisse de profilage racial, social ou politique.»