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Trois scientifiques émérites

Claude Hillaire-Marcel, André Joyal et Éric Rassart sont honorés par la Faculté des sciences.

Par Jean-François Ducharme

27 novembre 2014 à 9 h 11

Mis à jour le 7 juin 2022 à 12 h 14

Yves Mauffette, vice-recteur à la Recherche et à la création; Éric Rassart, professeur émérite au Département des sciences biologiques; Claude Hillaire-Marcel, bâtisseur en recherche et professeur émérite au Département des sciences de la Terre et de l’atmosphère; André Joyal, professeur émérite au Département de mathématiques; et Luc-Alain Giraldeau, doyen de la Faculté des sciences.Photo: Denis Bernier

Claude Hillaire-Marcel, professeur au Département des sciences de la Terre et de l’atmosphère et fondateur du Centre de recherche en géochimie et géodynamique (Geotop), a reçu le titre de Bâtisseur en recherche de la Faculté des sciences et obtenu le statut de professeur émérite, lors d’une cérémonie tenue le 26 novembre dernier au Complexe des sciences Pierre-Dansereau. Durant le même événement, les professeurs André Joyal, du Département de mathématiques, et Éric Rassard, du Département des sciences biologiques, ont également obtenu le statut de professeur émérite.

Claude Hillaire-Marcel

Le doyen Luc-Alain Giraldeau et Claude Hillaire-Marcel.Photo: Denis Bernier

Né en France en 1944, Claude Hillaire-Marcel a entamé sa carrière de professeur à l’UQAM dès la création de l’Université en 1969. Ce scientifique rigoureux et d’une grande curiosité s’est rapidement imposé comme l’un des spécialistes mondiaux de la géochimie isotopique. Ses travaux, portant entre autres sur l’évolution de l’océan Arctique, des variations du niveau de la mer et de la contamination environnementale, ont permis de mieux comprendre les transformations géologiques et climatiques d’origine naturelle ou humaine.

À la fin des années 1970, le chercheur a fondé le Geotop, auquel il contribue toujours à titre de membre régulier. Ce laboratoire, qui regroupe plus de 40 professeurs-chercheurs de huit universités, est l’un des plus réputés en études géochimiques à l’échelle mondiale.

Claude Hillaire-Marcel a également publié ou copublié plus de 200 articles scientifiques. Il a formé au-delà d’une centaine de chercheurs, de la maîtrise au post-doctorat, dont plus de la moitié sont devenus des scientifiques professionnels au Canada, aux États-Unis et en Europe. Il a également reçu plusieurs prix au cours de sa carrière, dont le prix Michel-Jurdant de l’Acfas en 1992, le prix Marie-Victorin décerné par le gouvernement du Québec en 2002 et la médaille de l’UQAM en 2008.

André Joyal

Le doyen Luc-Alain Giraldeau et André Joyal.Photo: Denis Bernier

Né dans la région de Drummondville en 1943, André Joyal a été professeur au Département de mathématiques de 1971 à 2013. Homme passionné et engagé, il a été le premier à s’engager dans la création d’une concentration en mathématiques financières au sein de la maîtrise en mathématiques. Ses travaux sur la combinatoire algébrique et énumérative, les topos, les catégories, l’homotopie abstraite et des jeux, la topologie algébrique et l’informatique théorique ont permis de faire reconnaître l’UQAM comme un centre d’excellence en recherche mathématique.

André Joyal a joué un rôle primordial dans la création du Centre interuniversitaire de recherches en géométrie et topologie (CIRGET), un laboratoire du Centre de recherches mathématiques qui regroupe des chercheurs à la fine pointe de la recherche internationale en géométrie différentielle, en topologie, en théorie géométrique des groupes et en physique mathématique. Il a remporté le prix Urgel-Archambault de l’Acfas en 1982, la bourse Killam du Conseil des arts du Canada en 1985, en plus d’être nommé Grand Montréalais de l’avenir pour les sciences en 1983 et membre de la Société royale du Canada en 1993.

Éric Rassart

Le doyen Luc-Alain Giraldeau et Éric Rassart.Photo: Denis Bernier

Professeur au Département des sciences biologiques de 1986 à 2014, Éric Rassart a contribué de façon importante à la recherche sur le cancer, sur les maladies neurodégénératives, telles l’Alzheimer et le Parkinson, sur les infections virales et la rétrovirologie. Il a notamment réussi à démontrer que l’aliprotéine D pouvait avoir un effet protecteur contre les maladies neurodégénératives et à caractériser les rétrovirus murins Graffi, qui ont permis d’identifier de nouveaux oncogènes.

Au cours de sa carrière, le chercheur a publié plus de 120 articles dans des revues scientifiques. Il a reçu plus de 14 millions de dollars en subventions des organismes et fonds de recherche, en plus de former de nombreux étudiants à la maîtrise et au doctorat, ainsi que plusieurs stagiaires postdoctoraux.

Éric Rassart a également contribué au développement du Centre de recherches biomédicales BIOMED, qui regroupe une trentaine de chercheurs issus de la biochimie, de la biologie moléculaire, des biotechnologies, de l’épidémiologie, de la physiologie et de la virologie.

Commémorer les bâtisseurs

Claude Hillaire-Marcel est le cinquième membre de la Faculté des sciences à recevoir le titre de bâtisseur, qui rend hommage à des personnes qui ont marqué la faculté. En 2011, le titre de «Bâtisseur en recherche» avait été attribué aux professeurs Donna Mergler et Pierre Leroux. En 2012, celui de «Bâtisseur en enseignement» avait été décerné à titre posthume au professeur Armel Boutard. L’an dernier, Paul Henri Bernard, technicien en biochimie et chef d’équipe au Département de chimie, avait reçu le titre de «Bâtisseur employé de soutien».

Pour souligner le rôle de bâtisseur de Claude Hillaire-Marcel, Donna Mergler, Pierre Leroux, Armel Boutard et Paul Henri Bernard, des plaques commémoratives, sur lesquelles on trouve leurs noms et une brève description de leurs contributions, ont été apposées sur l’un des murs extérieurs du Cœur des sciences. Ces plaques en acier inoxydable, pouvant résister aux intempéries, s’inscrivent dans le mandat de signalétique institutionnelle. Elles ont été réalisées par le Bureau de projet de signalétique, en collaboration avec la Faculté des sciences, le Service des immeubles et de l’équipement et le Service des communications.

Les plaques commémoratives des bâtisseurs en sciences.Photo: Nathalie St-Pierre

«Pour donner plus de matérialité et de volume au projet et marquer de façon permanente les contributions des bâtisseurs, les noms ont été découpés à même la matière», explique le chargé de projet, Jakub Lorenz. La typographie utilisée pour les textes a été dessinée sur mesure par Étienne Aubert Bonn, chargé de cours à l’École de design.

Cet espace de commémoration, qui prendra de l’ampleur d’année en année, sera éventuellement désigné «Place des bâtisseurs».