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Des chercheurs honorés

La Faculté des sciences décerne ses Prix de la recherche 2014 à deux professeurs et un doctorant.

31 mars 2014 à 15 h 03

Mis à jour le 7 juin 2022 à 12 h 14

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Les professeurs Isabelle Marcotte et Mircea Alexandru Mateescu. Photo: René Canuel

La Faculté des sciences a décerné le 27 mars ses Prix de de la recherche 2014 aux professeurs Mircea A. Mateescu et Isabelle Marcotte, du Département de chimie, ainsi qu’au doctorant en biologie Jean-François Lapierre. «C’est grâce à la grande qualité de ses professeurs et de ses étudiants que l’UQAM se classe parmi les grandes universités de recherche au Canada, a déclaré René Côté, vice-recteur à la Vie académique. C’est vous qui obtenez des subventions, c’est vous qui êtes publiés dans de prestigieuses revues scientifiques, c’est vous qui mettez en place des partenariats. C’est encore vous, qui, cent fois, mille fois, questionnez hypothèses et théories, contribuant à l’avancement et à la diffusion des connaissances. Vos parcours exceptionnels consolident la notoriété et la reconnaissance de l’UQAM auprès de divers milieux et changent des vies.»

Prix carrière

Professeur au Département de chimie depuis 1987, Mircea Alexandru Mateescu a obtenu le Prix de la recherche, volet Carrière, pour sa contribution à près de 30 brevets, dont une dizaine sont encore actifs à ce jour, et pour ses nombreuses collaborations internationales, entre autres avec des chercheurs des universités de Rome et de Florence ainsi qu’avec l’équipe du Dr Letourneur de l’Université de Paris.

Le professeur Mateescu se spécialise dans le domaine de la biochimie des protéines et du développement d’applications thérapeutiques et pharmaceutiques. Il a entre autres travaillé sur le rôle cardioprotecteur des protéines à cuivre (dont l’histaminase), sur l’interaction de l’hémoglobine avec certains carbohydrates et sur la fabrication de matériaux auto-assemblés pour des excipients pharmaceutiques et des xénogreffes vasculaires.

Les travaux de Mircea Alexandru Mateescu sur les protéines à cuivre visent également à trouver de nouvelles manières de traiter les maladies inflammatoires de l’intestin (maladie de Crohn, colite ulcéreuse), dont souffrent plus de 200 000 Canadiens. L’équipe du professeur a développé, en collaboration avec les professeurs Bruno Mondovi, Rodolfo Federico et Emanuela Masini, des universités de Rome et de Florence, une formulation pharmaceutique à partir d’une enzyme végétale ─ l’histaminase ─ qui, administrée par voie orale, aurait des propriétés antihistaminiques. Cette enzyme pourrait réduire l’utilisation de médicaments antihistaminiques pour traiter les allergies et pourrait aussi agir comme agent anti-inflammatoire directement sur l’histamine en l’éliminant de l’intestin (l’histamine, présente dans plusieurs produits alimentaires comme les vins et fromages, est considérée comme un facteur pro-inflammatoire et mise en cause dans les cas d’allergies alimentaires). L’histaminase comporterait beaucoup moins d’effets secondaires que d’autres médicaments pour traiter les allergies alimentaires et les maladies de l’intestin enflammé.

Mircea Alexandru Mateescu a été le premier directeur du programme de doctorat en biochimie à l’UQAM (1997-2000). Auteur de plus de 125 publications, d’un livre (à paraître en décembre 2014) et de près de 10 chapitres de livre, le professeur a notamment reçu en 1999 le prix J.-Armand-Bombardier pour l’innovation technologique, décerné par l’ACFAS.

Prix relève

Le Prix relève récompense un ou une jeune professeur(e) dont les débuts en recherche sont prometteurs. Arrivée à l’UQAM en 2006, Isabelle Marcotte a rapidement monté un programme d’envergure internationale sur la résonance magnétique nucléaire (RMN) des systèmes biologiques, appliqué en particulier à l’étude des membranes biologiques et des fibres naturelles. La RMN est l’une des principales techniques utilisées par les chimistes pour caractériser et reconnaître la structure moléculaire. La professeure Marcotte s’en sert pour étudier l’interaction de peptides et de médicaments avec les membranes lipidiques qui entourent les cellules. Elle fait partie des rares chercheurs dans le monde à utiliser la RMN sur des cellules vivantes.

Isabelle Marcotte utilise la RMN pour comprendre l’agencement moléculaire des fibres biologiques. Elle s’est penchée notamment sur celle du byssus de la moule – un déchet de l’aquaculture. Son programme de recherche consiste à déterminer par RMN la structure du byssus de manière à pouvoir valoriser cette fibre par la fabrication de biomatériaux. Ce projet aux retombées prometteuses a été reconnu par la revue Québec Sciences comme l’un des 50 défis à relever d’ici 2050. La chercheuse est maintenant considérée comme la spécialiste des études de biomatériaux par RMN au Canada et se positionne comme une étoile montante sur la scène internationale.

Prix de la meilleure publication étudiante

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Jean-François Lapierre. Photo: René Canuel

Le doctorant en biologie Jean-François Lapierre a obtenu le Prix de la recherche, volet Meilleure publication étudiante, pour son article intitulé «Increases in terrestrially derived carbon stimulate organic carbon processing and CO2 emissions in boreal aquatic ecosystems», publié dans Nature communications en décembre 2013. Le lauréat poursuit ses études doctorales sous la direction du professeur Paul del Giorgio, du Département des sciences biologiques.

Cet article démontre qu’à l’échelle continentale, le carbone d’origine terrestre est fortement dégradable et contribue de façon importante aux émissions aquatiques de CO2. L’article a été sélectionné par les éditeurs de la revue pour son intérêt mais également pour la quantité importante de données obtenues dans le cadre de ce projet.