Line Chamberland, professeure au Département de sexologie et titulaire de la Chaire de recherche sur l’homophobie, a reçu un prix Honoris pour son engagement dans la défense des droits des lesbiennes, gais, bisexuels et transgenres (LGBT). Ce prix lui a été décerné par le Conseil québécois LGBT, le 19 octobre dernier, dans le cadre de son gala annuel Arc-en-Ciel. Le jury a décerné des prix Honoris à 10 autres personnalités parmi les 80 qui étaient en lice.

La chercheuse a été honorée plus particulièrement pour ses contributions aux études sur les gais et les lesbiennes. En 1996, Line Chamberland a publié la première thèse de doctorat au Québec sur les expériences vécues par des lesbiennes dans le Montréal des années 1950 et 1960. Elle s’est aussi beaucoup engagée au sein de la communauté LGBT. «Ce prix constitue pour moi une marque de reconnaissance et de confiance de la part de ceux et celles qui travaillent à promouvoir les droits des minorités sexuelles, dit-elle. Je pense qu’ils ont apprécié mes efforts pour lier la recherche scientifique et l’action communautaire, notamment à travers la création de la Chaire de recherche sur l’homophobie.»
Selon la professeure, des progrès importants ont été réalisés ces dernières années en matière d’égalité juridique, en particulier pour les gais et les lesbiennes. Il reste toutefois beaucoup de chemin à parcourir en ce qui concerne les droits des transgenres.
«L’homophobie continue de sévir, notamment à l’école, d’où l’importance de poursuivre le travail d’éducation auprès des jeunes afin de contrer les préjugés qui ouvrent la porte à la discrimination et à l’exclusion, rappelle Line Chamberland. En région, des réseaux d’entraide se sont formés en Gaspésie et en Abitibi-Témiscamingue, mais plusieurs personnes souffrent encore d’isolement et hésitent à parler ouvertement de leur orientation sexuelle.»
La chercheuse se réjouit, par ailleurs, que l’on ait haussé l’aide financière aux organismes de promotion et de défense des droits des minorités sexuelles et qu’un appui financier soit accordé à des projets spécifiques de lutte contre l’homophobie. Elle appuie les efforts déployés par le Conseil québécois LGBT pour développer des liens de solidarité internationale avec des organisations qui, en Russie et dans d’autres pays, s’opposent aux lois répressives contre les minorités sexuelles.
Pour lutter efficacement contre l’homophobie et permettre aux minorités sexuelles d’atteindre l’égalité sociale, le gouvernement du Québec a lancé en 2011 un plan d’action (2011-2016) comportant des mesures visant à soutenir les LGBT : campagnes nationales de sensibilisation, augmentation de l’appui financier aux organismes de promotion et de défense des droits des minorités sexuelles et création d’un Bureau de lutte contre l’homophobie, qui veille à l’application, au suivi et à l’évaluation du plan d’action, en plus d’assurer la coordination interministérielle et la liaison entre les différents groupes de la communauté LGBT et les ministères concernés.